Littérature

~ Chronique Littéraire ~

Et tant qu’à prôner James Dean, emmitouflés dans un perfecto, le plaisir de trimballer la carte gold de papa dans une vespa, en émanant du retro comme un parfum trop fort, autant débuter sur la critique d’un livre tel que On the Road de Jack Kerouac.

Un livre aux premiers abords, très virulent qui vous satisfera si vous répondez positivement à ces deux questions : Vous cherchez du piment dans vos vies ? De la provocation jaillissant des veines ? Si c’est le cas, On the Road  sera pour vous un cocktail accrochant, à base de vitesse, d’alcool, de filles et de jurons.
Qui n’a jamais eu envie de claquer la porte, un sac au volume ridicule d’une main & une poignée d’euros dans l’autre ? De traverser tout le pays en faisant défiler les amis, les filles et les verres comme les paysages qu’on voit derrière un pare-brise ? C’est une envie à l’arrière goût d’aventure et d’insouciance qui prend aux tripes.
       Mais c’est aussi pour Kerouac, une quête initiatique dont le but est peut être tout simplement l’achèvement de son récit. Et cette folie s’exhalant de chaque page des éditions existantes de l’œuvre, déçoit néanmoins. Enchainée par la censure, elle laisse dans la bouche une saveur fade de papier mâché quand on s’attend plutôt à manger de la haute gastronomie. Dommage.
Cette version reste fascinante et les éléments non apparents du rouleau de Kerouac n’empêchent pas une lecture agréable où le tabou n’a plus vraiment de valeur - Parce qu’au fond la vie est ainsi faite et toute aussi crue. Feindre d’être offensé en entendant « baiser »,     « se saouler », «  s’emmerder » c’est refuser d’admettre certains aspects de la vie.

Evaluation : Très bonne.

Avis à de nombreux chroniqueurs : Ayez pitié, cessez de placer à tout va des « cher(s) » à côté du patronyme de chaque auteur. Ce n’est pas deux heures de rédaction qui créeront  une quelconque affinité entre vous et eux.












Attentat d' Amélie Nothomb.

Le titre n’est pas aussi explicit qu’on le croirait. En effet il n’est nullement question d’une des activités principales de l’Arabie Saoudite, mais de la vie d’un sale type qui n’a pas besoin de détonateur pour vous pousser à le fuir.
Il n’y pas de place pour la laideur, l’émission « Belle toute nue »  nous croit dupes elle se méprend.
Vous iriez vous, remplacer votre alimentation habituelle par de la pâté pour chat, juste pour faire preuve de tolérance ?
Quasimodo n’a qu’à postuler pour « Belle toute nue », surtout lorsque Nothomb écrase de son talent toute compassion pour lui de la part de lecteurs attendris.
Ce livre est une véritable étude de la normalité instaurée dans notre système et de qui plus est atrocement véridique.
Au fur et à mesure des pages, on se sent complice d’Epiphane et attendri par son amour immodéré pour Ethel jusqu'au coup de Théâtre : Ethel ne l’aime pas. Ben oui que voulez vous ? Elle ne va tout de même pas se forcer à aimer une représentation Picassoïdienne de chair & d’os, juste pour faire rêver un ramassis de complexés.
La réaction d’Epiphane est brutale mais demeure prévisible : Il la tuera. S’il ne peut pas l’avoir alors personne ne l’aura.
Epiphane ne la tuera pas de n’importe quelle façon puisqu’il l’encornera, révélant une fois de plus l’aspect «  monstrueux » et bestial de celui-ci.  Mais c’est aussi un clin d’œil à l’une des chansons de Mylène, très proches de Nothomb.
Ce roman est simple à lire, aéré, plus cynique que jamais et fera l’objet d’un moment d’amusement pour tous les amateurs des œuvres de Nothomb.

Evaluation : Bonne.








L'amour dure trois ans, Frederick Beigbeder

 Qu'aurait on pu désirer de mieux, lorsqu'on transpire de cynisme et qu'on perçoit l'Amour comme une partie de roulette russe dont le barillet est plein, que l'Amour dure trois ans de Beigbeder.
De l'amour viral chez les mondains, des coups d'éclats entre snobinards, des cœurs brisés et de la douleur distillée au champagne et à la cocaïne, compactés dans un roman puant l'humour noir.
Que nous demande ce roman ? D'approuver,de compatir,de se révolter face aux propos du narrateur ?
Parce que finalement écrire d'amour c'est un peu se persuader qu'on est encore capable d'aimer, et ce, même avec un cœur rongé par la rancœur.
Surtout quand on a passé sa vie à aimer tardivement, à poser des lapins au Bonheur sous prétexte que ce n'était pas le moment. Et puis quoi ? On pleure en sachant pertinemment que c'est une comédie dont notre esprit raffole : C'est tellement tentant de vouloir acquérir ce qui nous a filé entre les doigts - un peu comme certains idiots avec le Temps.
Les tourments et regrets de Begbeider ne prennent pas et sa philosophie de vie n'est qu'un moyen pour passer de l'assassin à la victime - Et bien oui, il serait trop simple de dire que l'on est en rien responsable dans une rupture.
Cependant il faut admettre que bien des vérités résultent de ce roman qui viennent nous effacer de notre disque dur cérébrale , toutes ses conneries sur l'Amour à base de contes de fées et de séries à l'eau de rose. Et ce n'est franchement pas plus mal.
Dommage que le narrateur ne puisse que faire étalage - avec une fausse modestie - de son univers luxueux néanmoins grisant. ça ne fait rêver qu'une tranche d'imbéciles qui regardent les horaires de bus pour retrouver un canapé étroit et rongé par les mites en espérant tirer le gros lot grâce au loto ou ces adolescents en mal d'enrichissement existentiel qui pimentent leur vie avec la drogue et la débauche parce qu'ils savent que leur existence ne fait envier personne.